Espagne : le parc de l'Albufera

  •   / Albufera, Valence, Espagne

Lors de notre séjour à Valence en avril dernier, nous avons passé une journée au sein du Parc naturel de l'Albufera. Situé à 20 km au sud de Valence, cet espace naturel protégé comprend le lac du même nom, son environnement humide et le cordon littoral qui le sépare de la mer Méditerranée. Cette visite nous a permis de conjuguer connaissance de la région, balade en barque traditionnelle et repas typique. On vous emmène ?


Entre terre et mer

Ce qui surprend quand on arrive à l'Albufera, c'est de trouver un lac ici, si près de la Méditerranée (le cordon littoral qui le sépare de la mer fait env. 1 km de large sur 4 de long). Au départ, le lac de l'Albufera était un golfe marin. Des alluvions se sont déposés et ont peu à peu fermé le golfe. Extrêmement étendue à l'époque romaine, la lagune a vu sa taille diminuer au fil du temps en raison de l'assèchement de zones destinées à l'agriculture. Aujourd'hui, le parc naturel de l'Albufera s'étend sur 21 000 hectares tandis que le lac en fait 3 000 et a une profondeur moyenne d'un mètre. Et oui, on ne dirait pas mais en théorie, on a pied partout. Autre chose surprenante : l'eau du lac n'est pas salée mais douce !

Le cordon littoral

Une bande d'environ un kilomètre de large sépare la lagune de la mer Méditerranée, c'est ce qu'on appelle la Dehesa del Saler. Cette zone protégée, située entre le village del Saler et celui del Palmar, se compose de dunes et de forêts de pins méditerranéens. Derrière ces dunes, bien à l'abri des vents d'ouest, se cachent de belles plages de sable très appréciées des Valenciens et des touristes. En plus de pouvoir se baigner ou d'y dorer au soleil, on peut s'y promener car de nombreux sentiers arpentent la pinède.

Passé et présent

Traditionnellement, les habitants de l'Albufera se consacraient principalement à la pêche et à la culture du riz. D'ailleurs, savez-vous que c'est ici qu'est née la paella ? Elle réunit les ingrédients locaux que sont le riz, le poisson, la viande de lapin et les légumes de la huerta. Ces habitants vivaient alors dans des barracas (cf. photo ci-dessous), ces maisons blanches au toit de chaume très pentu dont il reste quelques spécimens. Dans le parc de l'Albufera, on peut également admirer les anciennes barques des pêcheurs. De nos jours, elles sont plus utilisées pour promener les touristes que pour pêcher vraiment le poisson de la lagune. Ces longues embarcations, qui autrefois fonctionnaient à voile, sont maintenant manœuvrées grâce à un moteur et à une longue perche de bois.

Que faire à l'Albufera ?

Je vous conseille de faire comme les locaux : vous concentrer sur la lagune et le riz ! Si vous disposez d'une voiture, pas de soucis, vous avez la liberté nécessaire pour visiter la lagune et sa région. Sinon, il faut prendre le bus à Valence (cf. rubrique "Bon à savoir") et descendre soit à "Embarcador de l'Albufera" (où vous pourrez faire un tour en barque), soit à "El Palmar". Dans ce cas, c'est sympa car on arrive à l'entrée du village du même nom et on a sous la main les promenades en barque et tous les restaurants (incroyable le nombre qu'il y en a pour une si petite localité !). Le village d'El Palmar et ses petites maisons est assez typique mais sans grand charme.
Espagne, Valence, Albufera Espagne, Valence, Albufera Avant la sortie en barque, il faut absolument déguster les spécialités locales comme l'incontournable paella mais aussi l'arròs a banda (une sorte de paella où les ingrédients sont servis à part) l'all i pebre (un ragoût généralement à base d'anguille et de pommes de terre) ou encore l'espardenyà (un all i pebre auquel on ajoute de la viande). Juste de vous les énumérer, j'en ai l'eau à la bouche ! À El Palmar, question restaurants, vous aurez l'embarras du choix (cf. rubrique "Bon à savoir").

Au fil de l'eau

Ensuite, pour digérer, rien de tel qu'une balade en barque. On peut avoir la chance d'apercevoir, entre les roseaux, la riche faune locale. L'intérêt écologique du parc naturel de l'Albufera est qu'il sert de réserve à des poissons en voie d'extinction, à des oiseaux rares qui hibernent ici et à toutes sortes de petits animaux. Les amateurs rencontreront peut-être des nettes rousses, des canards souchets, des hérons, des aigrettes, des sternes... Nous, nous n'avons pas eu cette chance et à part le saut de quelques poissons restés invisibles, nous avons surtout vu des hérons cendrés ("communs" d'après ma fille cadette) mais quelle belle journée !
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Bon à savoir & infos pratiques

→ Avis personnel : cette visite n'est pas indispensable (il y a d'autres jolies zones naturelles dans la région) mais elle est agréable si on passe quelques jours à Valence et qu'on veut sortir de la ville. J'ai parfois entendu des avis négatifs sur l'Albufera ("piège à touristes") mais je ne suis pas d'accord : hors saison, le dimanche, le village d'El Palmar est plein, non pas de touristes étrangers venus par cars entiers mais de locaux pour qui la paella dominicale au restaurant est une tradition. Alors, pourquoi ne pas faire comme eux ?
→ Comment aller à l'Albufera : le plus simple et économique est de prendre le bus urbain n°25 à Valence (trajet Valence-centre/El Palmar :1h). Mais attention, le n°25 a deux terminus et hors saison, il y a peu de bus. Le billet ne coûte que 1,50 euros et est gratuit pour ceux qui ont la Valencia tourist card. Cette ligne dessert aussi les plages de la Dehesa del Saler. Plus d'infos sur le site des transports en commun valenciens.
→ Balade en barque : à l'Embarcadero ou au village d'El Palmar, vous aurez l'embarras du choix, il y a des barques partout ! L'avantage est que la prestation est partout la même : 30 à 45 minutes de balade pour 4 euros par personne. Franchement, cela vaut le coup (même si on ne voit rien d'exceptionnel).
→ Restaurants à El Palmar : après recherches sur le Net, j'avais repéré deux bons restaurants, le Mateu et La Sequiota. Finalement, nous avons mangé chez Mateu, à l'entrée du village, et c'était très bien : la salle est agréable et lumineuse, le service et accueil sont bons et on a fait un très bon repas (paella et dessert "maison").


Article en partenariat avec Turismo Valencia


Photos : VNS sauf photo n°3 ( Jan Petter, C.C.)


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Commentaires

Claire Calmet

Il me semble que c'est là qu'est mort le scientifique Méchain, du paludisme, en 1800 et des brouettes, lors d'une mission scientifique de triangulation du méridien de Paris. Cette triangulation devait initialement aller de Dunkerque à Barcelone, ce qui a pris 7 ans dans un contexte post-révolutionnaire agité. Du fait d'incohérences dans les estimations de la latitude de Barcelone, cachées par Méchain qui n'en a rien dit à l'Académie des sciences, Méchain a souhaité continuer la triangulation au-delà de Barcelone, et en a fait les frais en y laissant la vie. Tout ceci est très bien raconté dans un livre d'un historien américain, un certain "Alder".

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